Un petit tour dans le passé Ajolais
Le Val-d’Ajol, Site Remarquable du Goût.
Histoire
Les premiers habitants du Val-d’Ajol pourraient être, soit les Espagnols fuyant les Arabes (Poitiers 732), soit les troupes de Charlemagne de passage dans la région où ce dernier avait de la famille. Ils s’installent sur un monticule au milieu d’une vallée humide, actuellement la Croix, avec l’autorisation des Dames de Remiremont.
La communauté s’agrandit et obtint la permission avec leur aide de construire une église au lieu-dit Laître (endroit où existait un cimetière et une chapelle). Le Val dépend matériellement des Dames Chanoinesses de Remiremont, princesses du Saint Empire Romain Germanique, sous la protection du Duc de Lorraine, mais en référent directement à la Papauté. Spirituellement l’Archevêché de Besançon gère la communauté. La paroisse est desservie par les moines de Hérival.
Le territoire voit passer les troupes de Turenne, les Suédois pendant la guerre de Trente Ans, Charles IV, duc de Lorraine essayant de reconquérir son duché. Par la souveraineté de l’Archevêque de Besançon, Louis XIV annexera le Val pendant un certain temps. La population malgré tout augmente et nécessite un agrandissement de l’église. Les habitants colonisent les granges, endroit où pâturaient les bêtes et de nombreux hameaux se créent. Le Duc Léopold récupère son duché en 1704. Dans les années 1735 son fils François III abandonne au profit d’un titre autrichien. Stanislas gère le duché jusqu’en 1766, puis le Val deviendra français.
De l’agriculture à l’industrie
Pays d’agriculture principalement, l'industrie se développa rapidement à partir de 1850 avec les filatures et tissages. La vallée connut même une certaine prospérité renforcée par la défaite militaire de 1871. Beaucoup d’industriels quittèrent en effet l’Alsace annexée pour s’installer dans les vallées vosgiennes. La Combeauté et ses affluents apportaient la force hydraulique nécessaire pour actionner les machines. Plus tard, le charbon extrait des mines de Haute-Saône alimentera les premières chaudières à vapeur.
C’est en 1882 que le Val-d’Ajol fut relié au réseau ferroviaire de l’Est à la demande des industriels mais également pour des raisons stratégiques, dans l’éventualité d’un prochain conflit avec l’Allemagne.
La foire aux Andouilles
Aujourd’hui, le Val-d’Ajol vit de l’artisanat et de petites industries. Seul souvenir d’antan persiste la foire aux Andouilles le 3ème lundi de février. Cette foire ancienne (officialisée par Louis Philippe en 1831 puis confirmée par le préfet des Vosges en 1852) était une foire aux bestiaux. Les agriculteurs renouvelaient leur cheptel pour la nouvelle saison. Victime de la mécanisation elle périclita après la Seconde Guerre mondiale. Cette foire, suite au pari d’un groupe de personnes à l’esprit rabelaisien, trouva une seconde jeunesse avec la création d’une confrérie gastronomique qui vante les qualités d’une production locale : l’Andouille. Depuis 1965 la Docte, Insigne et Gourmande Confrérie des Taste-Andouilles et Gandoyaux du Val-d’Ajol redonne vie à cette manifestation. Elle attire maintenant 30 000 à 40 000 personnes sur trois jours le 3ème lundi de février chaque année.
Témoins du passé : Sur la commune du Val-d’Ajol, on ne trouve pas moins de 145 croix recensées (environ 250 dans les Vosges méridionales), dont 3 sont classées Monuments Historiques.